Paene obliti eramus illud « motum proprium », quod nuntiabatur jam multos menses.
Sed domi Papae nihil perditur… Machina enim vaticana tarde certeque progreditur. Nam, cum nuntiatum erat liturgiam Traditionis redituram esse, multi fideles catholici moti erant, praesertim in terra Gallorum, ubi sunt eae magnae legiones, quae illam Traditionem curant.
Et sententia famosa est : Lex orandi, lex credendi. Itaque non per ambages nobis dicendum est : Ii, qui fideles Concilio sunt – sicut nos ipsi sumus – timent non linguam latinam, thus campanulasque, sed eum modum quo nationes intuuntur plerique qui ritus Traditionis defendunt.
Ritus Pii V erat Ecclesiae quae se solam veritatem habere putabat. Sed quadraginta annis post Vaticanum Secundum non potest ita putare, nisi velimus remittere ea quae illud Concilium tulit : humanitatem benigne intueri, laicis locum dare, cum aliis religionibus colloqui.
Ii qui illam Magnam Traditionem curant vicerunt. Oppidum Concilii ceperunt. Quos Roma jam audit. Et episcopos Galliae cras regent.
Juvet Fortuna omnes qui repugnabunt !

Traduction

Nous l’avions presque oublié, ce fameux motu proprio (décret) qu’on annonçait depuis des mois. Mais au Vatican, rien ne se perd. La mécanique tourne. Lentement et sûrement.
L’annonce d’un retour officiel de la liturgie traditionnelle avait suscité l’année dernière l’émotion de nombreux fidèles catholiques, notamment en France, où évoluent les gros bataillons du traditionalisme.
La formule est connue : Lex orandi, lex credendi.
Soyons clairs : ce qui inquiète les fidèles conciliaires, dont nous sommes, ce n’est ni le latin, ni les encensoirs, ni les clochettes, mais le regard sur le monde extérieur de la plupart des défenseurs du rite traditionnel.
Le rite de Pie V était celui d’une Église qui se pensait seule détentrice de la Vérité. 40 ans après Vatican II, cette posture est intenable. Sauf à vouloir relativiser – quel paradoxe pour Benoît XVI ! – les apports fondamentaux de ce même concile : regard positif sur l’humanité, reconnaissance de la place des laïcs, ouverture aux autres religions.
Quoiqu’on en dise, quelles que soient les conditions de la mise en place de ce biritualisme de fait : les traditionalistes ont gagné. Ils sont dans la place. Ils ont déjà l’oreille de Rome. Demain, ils domineront l’épiscopat français.
Bonne chance à tous ceux qui résisteront !

Scribae Testimonii Christiani 07/07/2007