La théorie du chaos

Pourquoi s’engager sur un tel sujet ? Qu’espérer d’une telle recherche ? Si vous le voulez bien je vais tenter de dire ce que je crois avoir compris, quelles réflexions cela m’inspirent. Mais aussi quelles idées nouvelles je pense pouvoir en espérer.
Le chaos parle de ténèbres, de béance, d’abîme, de gouffre sans fond, d’espace d’errance indéfinie, de chute ininterrompue. Ce qui paraît assez épouvantable ! En fait, la béance n’a pas plus de fond que de sommet : elle est absence de stabilité, absence de forme, absence de densité, absence de plein.
Et, dès les premières lignes de la Genèse, la naissance de la Terre arrive comme une sortie du tohu-bohu originel, comme un appui sûr. Le chaos dans la pensée occidentale a souvent été assimilé à l’absence d’ordre et perçu comme une réalité non désirable.
Mais, ce n’est pas exactement de ce chaos dont je veux vous parler, mais de la théorie du chaos, ce qui est un peu différent. Qu’est-ce donc que cette théorie ? Vu d’assez loin elle paraît avoir révolutionné le monde scientifique et ce serait déjà suffisant pour s’y intéresser, surtout quand nous nous souvenons un instant des bouleversements, des progrès et des régressions que les révolutions scientifiques précédentes nous ont apportés, que ce soit le nucléaire, l’informatique ou la génétique.
A la théorie du chaos on associe cette fameuse image, jamais située au même endroit mais que tout le monde connaît et comprend. Un battement d’ailes de papillon au Japon aujourd’hui, pourrait déclencher beaucoup de temps plus tard, par amplification exponentielle, une tornade à la Jamaïque.
Voilà qui est météorologiquement bien intéressant mais qui n’est tout de même pas suffisant si nous ne pouvons en comprendre davantage et surtout si cette théorie ne nous permet pas de voir le monde autrement, de déplacer notre regard sur la vie, sur nous-mêmes et sur les autres, de nous décentrer, de changer d’optique.
En fait tout cela a à voir avec la complexité.