Martini
Annonciation - Simone Martini, 1333 - détail
Galerie des Offices - Florence


Pourquoi les humains ont-ils besoin de croire ?

Pour ceux qui croient, Dieu est une réponse. Pour moi, c’est une question.

Si l’on a une vision religieuse du monde, l’existence de Dieu est une préexistence, une antériorité à tout, non pas une totalité mais un infini.

Dans le cas contraire Dieu est une explication, une histoire, une réaction à des évènements, à un désordre, à des traumas, à l’errance dans les contraires, à la finitude. Et dans cette approche, Dieu, ou les Dieux naissent avec les hommes et mourront avec eux.

Les Lumières, qui ne furent pas une panacée, clignotent, la mort est partout, la nuit tombe, le religieux serait de retour et le village global est un immense panthéon, empli de Dieu, de dieux.

Il nous faut tenter de comprendre.

Les anthropologues considèrent aujourd’hui que l’homme est « par nature » un animal social. Nous ne vivons pas ensemble parce que nous sommes obligés, malgré les problèmes soulevés par cet « ensemble », mais parce que nous possédons un équipement mental, des façons de penser particulières conçues pour la vie en société.

Et pas n’importe quelle vie en société, une vie sociale en interaction avec les autres. Le cerveau humain possède ce que les biologistes appellent une forme particulière d’ «intelligence sociale». De par notre nature, nous avons des dispositions pour le sentiment moral, nous pouvons nous plier à des règles morales.

Les concepts de Dieux n’auraient pas été créés par les hommes pour rendre contraignantes ces règles morales, mais au contraire pour les rendre compréhensibles, intelligibles, parce que notre équipement mental qui rend la vie en société possible ne nous permet pas de comprendre le fonctionnement de cette société.

Et ceci ouvre des perspectives sur la fonction des religions.